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4 juillet 2010

GROS POINTARD - la chronique ballon de Jeannot La Taille

images_faucheVérité d’un jour n’est pas vérité de toujours, que ce soit au football ou dans l'industrie laitière. Ces sages paroles juste pour rappeler le temps tout proche, si lointain déjà, où l’on nous bassinait avec la supériorité des équipes sud-américaines lors de cette coupe du monde. Attendez que je regarde le tableau final en page 2...Hein? C'est pas vrai? Sur quatre demi-finalistes, trois équipes européennes, et l’Uruguay pour sauver l’honneur… L’Uruguay, c'est vrai que c'est un peu le football latino qu'on préfère, c'est technique, insouciance et esprit chevaleresque comme qui dirait…hum. Bon, maintenant que c’est dit, retour sur ses quarts de finale avec des matchs assez haletants ma foi.

Je voyais le Brésil gros comme une maison, et faut reconnaitre que je me suis bien planté. Le cirque des otaries jongleuses avait été balayé sans surprise en 2006, alors cette fois-ci la « çèlaissao » avait opté pour le genre char de combat, carlingue triple épaisseur insensible au bombardement et canons à haute précision pour scorer sans chichi. Bingo qu’on se disait tous à la mi-temps avec un 1-0 pas cher payé. Pour moi, ce Brésil pouvait jouer 5h d'affilée sans prendre de but. Malheureusement le gardien du char a vidé son Kalach’ dans les chenilles sans le faire exprès…Quelle aubaine pour des hollandais complètement étouffés jusque-là ! Comme un char enlisé dans les dunes a du mal à se prémunir des attaques aériennes, c’est sur corner que les oranges ont porté l’estocade. Sur ce, Felipe Melo shoote dans une mine antipersonnel appelé Robben, et là c’était plié : si on prend son temps on peut traverser l’Irak en remorquant un tank, mais en l’occurrence il ne restait qu’un quart d’heure et on n'attendait plus la dépanneuse. Moralité : qui a vécu par le glaive a péri par le glaive…il aurait fallu un peu plus de génie pour bousculer des bataves bien taillés pour la guérilla urbaine (surtout avec Van Bommel, qu’on peut certes aimer,comme disait Xavier Gravelaine,mais non en fait). Attention, Les oranges mécaniques sont très très mécaniques cette année… ils vont peut-être aller au bout mais franchement on les préférait plus joueurs. Ce n’est pas le romantisme des glorieux prédecesseurs, quoi…Mais c'est quand même une demi-finale qui s'annonce pour eux, une demi pour poètes contre les lutteurs Uruguayens.

Ha les Uruguyens…on aime bien Forlan, mais ils nous ont fait un peu de mal en mettant fin à l‘épopée des Ghanéens, derniers porteurs des espoirs de…bon, je vous refais pas le laïus. Un fort bon match, qui aurait pu tourner dans les deux sens. Et puis vint cette incroyable action de la 120ème minute. Saluons Suarez, auteur du plus bel arrêt reflexe de la compétition, et qui va devenir un héros national. C’est un peu dégueulasse et on regrette l’absence d’un « but de pénalité » dans les règlements…mais à sa place, on aurait tous fait pareil. Thierry, la prochaine fois, mets la main en quart, pas en qualif’…comment ça « pas de prochaine fois » ? Quel dommage aussi que le seul son qui ait pu percer la muraille des vuvuzelas ait été celui produit par le ballon bucheronné de Gyan sur la transversale qui en frétille encore…Terrible pour le héros des 8ème , terrible pour le Ghana qui après un coup pareil ne pouvait décidément pas espérer gagner aux tirs au but. Les uruguayens ont donc regagné une place dans le dernier carré 60 ans après leur dernier titre, c’est méritoire et miraculeux pour un si petit pays, même si bon Dieu, à l’exception de Forlan et parfois Suarez (quand il attaque, j’entends…), ils sont quand même dégueulasses à voir jouer. Et salut au Ghana, qui apporte malheureusement à l’Afrique son septième prix de l’équipe la plus sympa de la coupe du monde. Mais ça commence à bien faire…le jour où on détestera pour de bon une équipe africaine, il se sera vraiment passé un truc. Souhaitons-le, mais en attendant saluons-les car ils sont quand même hyper sympas.

L’autre demi-finale nous fait bien plus envie : Allemagne-Espagne, c’est classieux. Remercions l’arbitre d’Espagne-Paraguay de nous avoir tiré pendant 3 minutes de l’ennui en décidant coup sur coup : de siffler un penalty pour le Paraguay (incontestable et arrêté par Casillas) ; de siffler un pénalty pour l’Espagne (incontestable et transformé par Xavi Alonso) ; de faire retirer le penalty pour l’Espagne sous prétexte que les espagnols étaient rentrés dans la surface avant le tir (alors là sans déconner je crois qu’il avait placé des capteurs à l’entrée des 18m…Mc Enroe l’aurait juste fracassé) ; et enfin en ne sifflant pas un pénalty incontestable pour l’Espagne suite à l’échec d’Alonso lors du deuxième tir. Ouf…un grand moment !! Merci monsieur l’arbitre, parce que sinon quelle purge…Bref, après la sodomie coréenne de 2002, l’Espagne était sur le point de subir un nouvel outrage aux bonnes mœurs. Heureusement Villa avait révisé ses « Trick shots » au billard avant la rencontre et deux poteaux plus tard l’Espagne sortait enfin de cet enfer. Ha le Paraguay, ça nous rappelle des souvenirs à nous autres ! « Quand on sort vivant de Dien Bien Phu, on est quand même bien content » rappelait souvent le regretté Bigeard…Pour le reste, cette rencontre m’a un peu rappelé le match Sochaux-Le Mans de la 8ème journée de ligue 1 cette année : très fermé, très très fermé, et très tactique, très très tactique…On aime bien les Cendrillons, mais là le Paraguay, il fallait arrêter, merci Iniesta pour ton accélération décisive, merci Villa, merci Santa Cruz d’avoir foiré le but de l’espoir, merci pour tout, au revoir et l’addition.

Pour la bonne bouche, Argentine-Allemagne…Wahoo. L’Allemagne semble tout simplement renouer avec le football des années 1950 : je rappelle les scores de la Mannshaft depuis le début de la compétition : 4-0, 0-1, 1-0, 4-1,4-0. L’Histoire a prouvé que quand elle misait sur l’attaque l’Allemagne était irrésistible, bien qu’il lui soit certes arrivé de prendre assez cher sur les contre-attaques. Mais foin de référence historique de mauvais goût, quelle équipe ! C’est jeune, ça bouge, c’est vraiment sympa à voir jouer. Avec leur deux faux milieux défensifs hyper techniques et leur jeu fait de décalage et de passes léchées, je trouve que cette Allemagne 2010 ressemble un peu à notre chère France 1982, la poisse et Jean-Luc Ettori en moins (pour la poisse, ne nous avançons pas trop quand même, la demi-finale approche) En face, l’Albiceleste, malgré l’indéniable talent des Messi, Tevez et consorts, ressemblait comme prévu moins à une équipe qu’à une assemblée de tricoteurs. Avec un contremaitre hystérique pour les encourager depuis la touche. Finalement tout cela faisait un peu atelier Phildar de la grande époque.

Bon, j’ai assez cassé du macho pour aujourd’hui, je vous retrouve après les demi-finales. Je ne vous cache pas ma préférence : Allemagne-Pays bas, une finale pour l’Histoire…en espérant que Cruyff et Neeskens se trouvent d’autres vengeurs que Van Bommel et Robben...non ?

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